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MARTINIQUE. Colère de Alfred MARIE JEANNE lors de la Plénière du Lundi 26 juin 2017 Vote du Compte Administratif 2016

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MARTINIQUE. Colère de Alfred MARIE JEANNE lors de la Plénière du Lundi 26 juin 2017 Vote du Compte Administratif 2016

MARTINIQUE. Colère de Alfred MARIE JEANNE lors de la Plénière du Lundi 26 juin 2017 Vote du Compte Administratif 2016

Etre rigoureux dans la gestion des Fonds Publics n’est pas pour moi un défaut, mais plutôt une qualité. Poser toutes les questions relatives à cette question n’est pas pour moi une curiosité malsaine. Ce qui est regrettable, c’est la mauvaise foi délibérée pour faire diversion. La Collectivité Territoriale de Martinique a seulement 18 mois d’existence. Elle résulte, faut-il le rappeler de deux autres entités, j’ai nommé l’exConseil Régional et l’ex Conseil Général. La question centrale en débat aujourd’hui est celle de la gestion du passé, année 2016 comprise. Ceux qui cherchent à faire l’amalgame, entre élections et gestion, empruntent le chemin suspect et tortueux qui conduit à une tentative désespérée de camouflage de la vérité. Car il y a bel et bien déficit avéré. Ce n’est pas la première fois que j’ai à surmonter de telles difficultés. Ce qui me surprend, c’est le tapage assourdissant fait par ceux qui ont causé ou soutenu de tels méfaits. Si j’étais à leur place, j’aurais mis une sourdine plus cohérente à ma trompette, car il y va avant tout de l’intérêt supérieur du Peuple Martiniquais. Cet intérêt doit transcender tous les autres.

On a donc beaucoup glosé sur les comptes en débat. Sachez que le déficit est de 1 342 047, 25 euros. J’ai même rajouté les restes à réaliser en recettes, le titre de 15 millions d’euros émis par le Président de l’ex Région à l’encontre du Syndicat Mixte pour des dépenses relatives au TSCP. Sinon, le déficit aurait alors été de 16 342 047,25 €. Cette recette de 15 Millions d’euros est irrécouvrable dans les faits. En l’intégrant, je réduis le déficit qui se chiffre à 1 342 047, 25 euros. Quelle magnanimité de ma part ! Malgré tout, le passif laissé à la Collectivité Territoriale de Martinique est loin, très loin, d’être résorbé. Car chaque jour qui passe, arrivent à la Collectivité Territoriale de Martinique des kyrielles de factures non honorées avant 2016. Dans de telles conditions, j’ai décidé de fonctionner en continu avec une ligne de Trésorerie de 30 millions d’euros. Cette somme a été contractée auprès d’une banque. Cela n’a pas été suffisant car il fallait aussi assurer en priorité le paiement des salaires des agents. A la fin de l’année 2016, il nous manquait près de 30 millions de Trésorerie pour payer les mandats en cours. Il a fallu encore et encore mobiliser 50 millions d’euros. Les 20 millions d’euros restant ont permis de rembourser la ligne de Trésorerie.

De plus, il faut redire que la Collectivité Territoriale de Martinique a des dépenses obligatoires incompressibles : 1. Le Personnel : 204 870 459, 73 € soit 16,2% du budget 2. L’aide Sociale : 446 259 138, 67 € soit 35,3 % du budget dont :  59 469 543,56 € pour l’allocation personnalisée d’autonomie (APA),  224 232 628,63 € pour le Revenu de Solidarité Active (RSA)  162 556 967,48€ pour toutes les autres interventions sociales 3. Les dépenses courantes (téléphone, eau, entretien, électricité, impôts, loyer, gardiennage, fourniture, parc automobile, maintenance) : 150 472 708,63 € soit 11, 9 % du budget. 4. L’annuité de la dette laissée : 49 064 336, 83 € soit 3,9 % du budget. Ecoutez bien, ce sont 850 666 643,86 € de dépenses obligatoires incompressibles pour 2016, correspondant à 75, 24 % du budget de la Collectivité territoriale de Martinique. Et sur les crédits restants, nous avons dû payer en 2016, 255 295 562, 75 € au titre de la gestion précédente soit 20,2 % du budget. J’arrête cette énumération fastidieuse, mais combien éloquente. En fait la volonté recherchée par nos prédécesseurs a été d’asphyxier la Collectivité Territoriale de Martinique. Ils oublient que les contrecoups allaient frapper l’Activité Martiniquaise dans son ensemble.

J’ai reçu tout récemment un rapport du Président de la Cour des Comptes que voici. Je cite un entrefilet qui dit expressément ceci : «Les difficultés financières sont encore plus marquées pour les deux collectivités territoriales uniques créées au 1er janvier 2016 en Guyane et en Martinique…. Les deux Collectivités sont donc nées dans une situation fragile et critique … » Plus loin, « la part des dépenses sociales dans les Départements d’Outre-Mer est plus importante : 65 % contre 55 % en France. D’autant plus que le Revenu de Solidarité Active est deux fois plus élevé qu’en France : 63 % au lieu de 32 %. » Ce qu’on oublie de mentionner, c’est que la recette de l’Etat ne permet pas de payer la totalité du RSA, ce qui est la règle de départ. La Collectivité Territoriale de Martinique a dû intervenir en 2016, sur ses fonds propres, à plus de 50 millions d’euros. Malgré toutes ces contraintes, nous, Gran Sanblé Pou Ba Péyi-a An Chans, avons effectivement investi pour la Martinique en 2016 :  Ce sont 222 248 087, 89 € qui ont été alloués à la Commande Publique (pour le secteur du BTP, équipement, achat et travaux) ;  Ce sont 446 259 138, 67 € alloués au Social et à la Santé ;  Ce sont 56 680 988,98 € alloués à l’Education ;  Ce sont 38 657 291,61 € alloués à la Formation professionnelle et à l’Apprentissage ;  Ce sont 27 694 862,90 € alloués aux Risques majeurs ;  Ce sont 14 733 385,06 € alloués à l’Enseignement supérieur ;  Ce sont 16 494 384, 82 € alloués à l’Aide aux entreprises.

 Ce sont 17 043 752,52 € alloués au secteur du Tourisme  Ce sont 13 327 019,81€ alloués aux secteurs de l’Agriculture, l’Agrodéveloppement, la Pêche & l’Aquaculture et les activités marines.  Ce sont 11 169 947, 56 € alloués à la Culture;  Ce sont 8 980 694, 12 € alloués au Sport. Pour conclure, je voudrais dire que Jamais dans ma vie d’homme politique, je n’ai vu une telle situation volontairement et cyniquement préparée. J’ai plutôt honte pour mon Pays. On peut être des adversaires têtus et irréductibles, ce comportement je l’accepte. Par contre, s’ériger en clans ennemis, ce comportement je le condamne, sans rémission, sans pardon, sans appel. Ce comportement est indigne, car il est machiavélique. Il rend plus vulnérable encore une économie déjà rudement fragilisée.